A quelques jours du début des Play-Offs, nous sommes allés à la rencontre du binôme d’entraîneur nantais pour faire le point avec eux et recueillir leur sentiment à l’approche de cette importante échéance.
Une phase régulière plutôt positive
Après une excellente préparation estivale, le début de saison des Roses s’est avéré plus difficile que prévu, avec des performances en deçà des ambitions. L’élimination prématurée de la Coupe EHF par Paris 92 en octobre a décidé Fred Bougeant à céder sa place sur le banc nantais. L’entraîneur danois Allan Heine a alors été missionné par Arnaud Ponroy pour rétablir l’équilibre dans le groupe et emmener l’équipe en Play-Offs, objectif fixé dès le début de la saison.
La phase régulière de championnat a touché à sa fin mercredi dernier. Les Roses terminent 5ème après un début de saison compliqué ; quel bilan dressez-vous ?
Allan Heine : « L’objectif fixé à mon arrivée était de participer aux Play-Offs, avec le meilleur classement possible, c’est à dire de ne pas terminer à la 7ème ou 8ème place pour éviter de tomber contre Metz et Brest, les leaders, en quart de finale. On aurait pu terminer 4ème, nous finissons finalement 5ème et nous sommes plutôt satisfaits de cela ».
Guillaume Saurina : « Comme Allan, je dresse un bilan plutôt positif ; si on nous avait dit à la trêve hivernale que nous lutterions pour la 4ème place du classement, nous aurions signé tout de suite. L’objectif d’aller en Play-Offs est donc rempli, maintenant il faut terminer en beauté et on fera le bilan à la fin de saison. »
A.H : « Le moment le plus important de la saison arrive, et finalement la saison régulière n’a pas grande importance si tu ne réussis pas en Play-Offs. On se donne donc de nombreuses opportunités pour les 2 prochains matchs qui arrivent et, si nous sommes capables d’en tirer profit, alors nous pourrons dire que nous avons fait une bonne saison. Tout dépend des Play-Offs finalement. »
G.S : « Tu as beau finir 1er de la saison régulière, tu peux te retrouver 8ème à l’issu des Play-Offs et ta saison peut être complètement ratée. Même si nous avons fait une bonne 2ème partie de saison, le plus important arrive et c’est maintenant qu’il faut être performants. »
1/4 de Finale : Nantes – Besançon
Comment préparez-vous cette double confrontation primordiale face à Besançon?
A.H : « Selon moi, les 2 effectifs se valent, et chaque équipe a 50% de chances de remporter cette double confrontation. Avec Guillaume, nous avons commencé à travailler sur ce match dès que nous avons été sûrs que nous rencontrerions Besançon pour le 1/4 de finale. Désormais nous préparons les filles physiquement pour qu’elles soient au maximum de leurs capacités sur cette double confrontation. Nous travaillons bien sûr tactiquement, à la fois sur le plan défensif et offensif, mais également mentalement. Le calendrier nous permet d’avoir le temps de préparer ces 2 matchs, et donc de nous attarder d’avantage sur la préparation et les petits détails qui pourront faire la différence le Jour J. Nous travaillons donc plus en profondeur, à la fois nous en tant que coachs et également les filles sur le terrain, pour se donner le maximum de chances de réussir. Actuellement, nous sommes sur la bonne voie, et on espère que ce sera toujours le cas dans une semaine. »
Comment sentez-vous votre effectif à l’approche de cette échéance?
A.H : « Les filles sont confiantes et elles travaillent dur ; elles connaissent l’importance de ce quart de finale. Elles s’adaptent vite aux solutions tactiques que nous leur proposons, ce qui nous permet de gagner du temps et de travailler encore plus les petits détails que nous avons pointés. Si nous continuons sur ce rythme, nous pourrons aborder différentes solutions, sans pour autant toutes les utiliser lors du premier match, et ainsi en garder sous le coude pour le second match. Cela nous donnera de nouvelles opportunités, ce qui est primordial dans une double confrontation. »
G.S : « Les filles regardent dans la bonne direction, elles sont toutes concernées et nous travaillons bien. Nous devons continuer ainsi jusqu’au jour J. »
Besançon est une équipe redoutable, réputée pour son collectif et sa ténacité ; quelles seront les clés pour s’imposer, et ce à 2 reprises ?
A.H : « Nous travaillons précisément sur ces aspects là, en ayant l’objectif de faire basculer leurs forces en faiblesses. Effectivement, elles possèdent un excellent esprit d’équipe, les joueuses se connaissent très bien et jouent ensemble depuis très longtemps. Nous allons donc essayer de les emmener vers un sol glissant, en les piégeant dans différents secteurs de jeu afin de leur faire perdre leurs repères et leurs automatismes. Sous la pression, le cerveau humain peut anormalement rater des choses qu’il réussit d’habitude, à nous derrière d’en tirer profit. »
G.S : « Nous réalisons un gros travail d’analyse afin d’être prêts à répondre à tous les scénarios possibles. »
A.H : « Finalement c’est un peu comme une partie de poker, à la fois sur le terrain entre les joueuses, mais également sur le banc entre les coachs. Chaque équipe se connaît bien, et chacune va essayer de faire déjouer l’autre sur ses forces et sur ses habitudes. C’est vraiment excitant, j’aime cette façon de travailler et de jouer avec l’adversaire ; avec un peu de chance, c’est nous qui sortirons vainqueur, en général c’est ce qui arrive (rires). A la fin du 1er match, on repartira de zéro et il faudra recommencer tout ce travail d’analyses par rapport à ce qu’il s’est passé sur le terrain lors du match aller. »
Le match aller se déroulera à Mangin le samedi 20 avril ; la victoire est impérative ?
A.H : « Il n’est pas nécessaire de gagner le 1er match, il est en revanche impératif de conserver toutes ses chances de réussite à l’issu du match aller, c’est à dire de ne pas perdre de 10 buts. Ces 2 équipes sont tellement proches en terme de niveau à mes yeux, que gagner ou perdre à domicile n’impactera pas à ce point le résultat final. La preuve, Besançon nous a battu à domicile en septembre dernier et nous les avons ensuite battu chez elles en janvier. L’important est donc de rester au contact de Besançon afin de conserver toutes nos chances lors du match retour chez elles. Il y a 10 ans sur la scène européenne, il était possible de remporter un match aller de 10 buts à la maison et un match retour perdu de 12 buts à l’extérieur, mais aujourd’hui le niveau des équipes se rapproche, il y a beaucoup plus d’analyse et de travail vidéo, donc personne ne peut créer la surprise à ce point, à part nous bien sûr (rires). »
Il faudra un maximum de monde dans les tribunes de Mangin pour soutenir l’équipe. Un mot pour les supporters ?
A.H : « Pour réussir dans les Play-Offs, on a besoin de confiance et on peut la puiser dans la victoire, ou dans le fait de jouer extrêmement bien. Dans notre cas, nous avons extrêmement bien joué lorsque Mangin était rempli, nous avions produit du très beau handball face aux grosses écuries du championnat ! Si nous avons du monde à Mangin lors du match aller, je pense que cela donnera suffisamment de confiance aux joueuses pour le match retour, mais peut-être également pour les demi-finales ! »
G.S : « Avec un Mangin plein, on va plus loin ! »
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