A la rencontre de Catherine Gabriel

Catherine Gabriel s’apprête à disputer une double confrontation primordiale face à son club formateur. On revient avec elle sur son parcours 🙂

Son parcours

Peux-tu nous présenter ton parcours pour commencer? A quel âge as-tu commencé à jouer au handball et pourquoi tu as choisi ce sport?

J’ai commencé le handball j’étais en 4ème, à l’UNSS. Ça m’a plu donc je me suis inscrite au club de l’ASCAP Pays de Montbéliard Handball et j’y suis restée jusqu’en  -18. Je suis ensuite allée à Besançon, j’ai fait une année en -18 puis de la N2 et après j’ai fait 1 an de centre de formation puis j’ai signé mon 1er contrat professionnel. J’y suis restée 8 ans en tout. Et maintenant je suis à Nantes.

Avant le handball, je ne faisais pas de sport, j’avais seulement fait quelques initiations : athlé, danse, mais je n’avais pas trop accroché. Ma famille n’était pas spécialement sportive, un peu de foot et ma maman me dit à chaque fois « tu tiens ça de moi, j’ai fait du handball quand j’étais jeune » mais je n’ai jamais vu de photo donc je ne sais pas, je lui laisse le bénéfice du doute (rires).

Sinon j’ai fait toutes les sélections équipe de France jeunes : cadettes, pépinières, jeunes, juniors…

 

Tu as toujours été gardienne?

Au tout début quand je suis arrivée en club, j’ai commencé sur le terrain et ils m’ont dit « on a besoin de dépanner dans les buts, essaye ! » et finalement j’y suis restée. Ça ne m’a pas plu plus que ça mais ils me disaient à chaque fois « oh tu es trop forte, reste on a besoin de toi » donc j’ai dépanné et finalement c’était trop tard pour faire marche arrière (rires). Mais ça n’a pas été une vocation non. Je pense que j’étais un peu perso sur le terrain, je voulais toujours qu’on me donne la balle, donc avec le poste de gardienne tu fais un sport collectif mais tu es à part, c’est un poste assez individuel.

Quel type de coach t’as marqué depuis le début de ta carrière?

Ma coach spécifique gardienne Marina Khatkova-Gresset que j’ai eu au pôle, c’est une gardienne que j’ai admiré et qui a joué en D1 jusqu’à 41 ans il me semble, elle était encore très forte, elle a eu des enfants donc elle a arrêté mais elle aurait pu encore continuer. C’est une personne qui m’a beaucoup apporté.

Il y a eu aussi Joëlle Demouge et Laurent son mari, les parents d’Alizée Frécon qui m’ont beaucoup aidée. Joëlle entraînait le pôle et c’est grâce à elle que j’ai pu faire du handball parce que c’était un peu compliqué avec ma mère pour qu’elle accepte que je rentre au pôle.

Il y a eu aussi Florence Sauval, c’est avec elle que j’ai commencé à jouer en 1ère division.

Forcément, il y a Raphaëlle Tervel parce que c’est une très bonne coache et c’est fou de voir une personne qui vit autant handball, elle est animée par le hand c’est impressionnant.

Olivier Krumbholz m’a aussi marquée évidemment, je ne savais même pas que je le rencontrerais un jour en personne (rires) alors qu’il m’entraîne encore moins…

C’est vrai que j’ai eu beaucoup de femmes entraîneures, il n’y en a pourtant pas beaucoup dans le circuit mais je les ai eues.

Je n’oublie pas non plus mes entraîneurs de l’ASCAP, car si j’en suis là aujourd’hui c’est aussi grâce à eux.

 

Son arrivée à Nantes

Pourquoi avoir choisi Nantes après Besançon?

Parce que j’avais été contacté par Nantes, qu’il proposait un projet très intéressant ici et que j’avais envie de changer un peu après 8 ans ; j’avais envie de voir ce qu’il se passe ailleurs et comment j’allais être capable d’évoluer en dehors de ma zone de confort et de mon cocon. En plus, il y avait des internationales, des filles d’expérience donc je me suis dit pourquoi pas.

 

Comment as-tu vécu ton arrivée à Nantes et que penses-tu de la ville?

C’est un peu difficile quand tu as été au même endroit pendant 8 ans, tu as tes habitudes, j’avais mes études (Master Linguistique) et j’ai arrêté cette année donc c’est un peu compliqué de s’acclimater. En plus, avec le changement d’entraîneur, ça n’était pas évident, il y avait vraiment tout qui était bouleversé. Maintenant on est à nouveau dans un environnement stable donc ça va mieux et l’année prochaine je vais faire un 2ème Master (dans la communication). Mais la ville est chouette en tout cas !

 

Sa saison en rose

Quel regard porte-tu sur votre saison jusqu’à présent ?

Au début, on était annoncées comme une équipe à surveiller qui pouvait aller titiller les plus gros… ça s’est avéré vrai puisqu’on a gagné la Champion’s League… euh non la Panthera Cup (rires) !!! Je pensais à la Champion’s League parce qu’on avait sauté de joie comme si on avait gagné la Champion’s League (rires) ! Ça s’annonçait donc vraiment bien. Après je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé… On n’a pas perdu le 1er match mais j’ai un peu l’impression qu’on a tout de suite paniqué sur ce statut qu’on nous avait attribué, on commençait à se mettre la pression alors que nous, à la base, on n’avait pas la grosse tête, on ne s’était pas emballées du tout et c’est là qu’on a commencé à être notre propre ennemi, à perdre ou faire des matchs nuls contre des équipes qu’on devait battre largement. On a commencé à être en dedans puis il y a eu le changement d’entraîneur, ça a été compliqué d’avoir une saison régulière et être dans nos objectifs. C’est vrai qu’en venant à Nantes, on pensait toutes faire une saison quasi-parfaite. Depuis, on essaye de se stabiliser et j’espère que l’on va finir cette saison de la meilleure des manières, et que l’on va aller chercher une place européenne. Ça serait vraiment génial, voire même un exploit, car on n’a pas été épargnées cette saison, notamment avec les blessures qui s’accumulent, certains nous enterraient déjà un moment et nous voyaient en play-downs, mais on a quand même quelques ressources !

 

Tu t’apprêtes à rencontre ton club formateur, Besançon, en 1/4 de finale du Championnat. Cette double confrontation est primordiale pour les 2 équipes qui visent le TOP 4, synonyme de Coupe d’Europe pour la saison prochaine. Peux-tu nous expliquer comment tu vis cela et comment tu appréhendes ces 2 matchs (match aller à Nantes samedi 20 avril et match retour à Besançon mercredi 24 avril)?

C’est un scénario que beaucoup de personnes avait imaginé et de mon côté j’espérai ne pas me retrouver dans cette configuration. C’est toujours compliqué de jouer contre son ancienne équipe, surtout sur 2 matchs avec autant d’enjeux. C’est une équipe redoutable et je pense que ce sera 2 matchs très engagés, en tout cas je l’espère. La Coupe d’Europe est importante pour les 2 équipes.

Besançon est une équipe surprenante, avec Raph (Raphaëlle Tervel, l’entraîneur de l’ESBF Handball) il faut s’attendre à toutes les stratégies ! Nous devons donc être prêtes à répondre très rapidement ! Et pour moi la situation la plus terrible est que le match retour sera à Besançon, dans ce Palais des Sports bouillant ; c’est un match qui va être compliqué mais très passionnant.

A titre personnel, quels sont tes objectifs au sein de ce collectif nantais?

Je savais qu’il fallait que je m’adapte, comme c’était la première fois que je sortais de ma zone de confort, que j’allais être confrontée à la concurrence. Mon objectif est d’être au plus près des meilleures gardiennes de LFH au niveau statistiques, de montrer qui je suis, ma personnalité, d’essayer de m’exprimer dans un autre milieu que celui dans lequel j’ai été jusqu’à présent.

 

Le titre de Championne d’Europe

Tu es devenue Championne d’Europe en décembre dernier. Comment as-tu vécu ce sacre à la maison même si tu étais réserviste?

Quand j’étais avec les autres, je n’avais pas l’impression que je n’avais pas participé à la compétition sur le terrain. Mais forcément tu ne savoures pas comme les filles, quand on te remet la médaille tu as l’impression d’être un imposteur. Mais c’était vraiment un moment magique pour moi parce que même si je n’ai pas pu être sur le terrain j’ai fait partie de l’histoire et tu le vis de l’intérieur malgré tout. C’était beau.

As-tu vécu différemment le sacre de Championne du Monde et d’Europe?

En tant que réserviste, l’Euro était un peu plus difficile parce que le Mondial, c’était la 1ère fois que j’étais dans le groupe et je ne savais pas à quoi m’attendre, tout était génial alors qu’à l’Euro, je savais ce qui m’attendait et c’était un peu plus frustrant. Ma famille me demandait quand est ce que j’allais rentrer dans le groupe, etc. Après j’essayais quand même de me tenir prête au cas où, on sait jamais, c’est ça aussi qui te permet de ne pas être amorphe, tu as toujours espoir et puis tu fais tous les entraînements, même le réveil musculaire les matins de match, j’ai tout fait comme les filles sauf que quand elles rentraient sur le terrain moi j’allais dans les tribunes.

 

En dehors du terrain

Quand tu ne joues pas au hand, quels sont tes hobbies?

Du shopping (rires) mais c’est un peu réducteur quand même ! J’aime bien me balader, même seule. J’aime cuisiner aussi, sortir avec mes ami(e)s, aller au cinéma… Ce que tout le monde fait finalement. Plein de choses m’intéressent mais je ne prends pas toujours le temps.

 

As-tu des rituels particuliers avant les matchs?

Honnêtement non pas vraiment. Quand on joue le samedi, je fais souvent du ménage, après je déjeune, puis je fais la sieste et je viens ici. J’écoute toujours ma musique pour me mettre dans ma bulle mais pour le reste ce n’est pas tout le temps pareil. Des fois, je vais appeler ma famille en vidéo ou mes ami(e)s, ça dépend de mon humeur… Il y a juste un truc que je fais tout le temps quand j’arrive sur le terrain, c’est la colle que je mets sur mes mains et sur les poteaux et je m’en rendais pas compte que j’en mettais autant mais je suis folle de la colle en fait.

 

Place à quelques questions sur tes coéquipières :

Selon toi, dans l’équipe, qui est :

  • La plus travailleuse ? C’est dur car tout le monde travaille dur mais je dirais que la plus sérieuse c’est Blandine, en muscu c’est Elaine et la plus hargneuse sur le terrain c’est Léa.
  • La plus râleuse? Y en a des râleuses… mais je vais dire Poly !
  • La plus drôle ? Elles me font toutes rire à leur manière et parfois malgré elle ! Mais il faut dire que je suis bon public aussi !
  • La plus tête en l’air ? Je dirais Emilie, même s’il y a aussi Laurine et moi.
  • La plus bavarde ? Léa !

 

Que peut-on te souhaiter pour la suite de tes aventures au NAHB?

Que je me rétablisse vite et que je ne me blesse plus. Qu’on aille chercher cette Coupe d’Europe avec l’équipe et que personnellement j’arrive un peu à montrer de quoi je suis capable dans ce club.

 

Le mot de la fin pour les supporters du NAHB?

On a besoin de vous et l’aventure n’est pas encore terminée –> Teaser Nantes vs Besançon

Pour venir encourager Cathy et ses coéquipières samedi soir face à Besançon c’est par ici 🙂

Nantes Atlantique Handball

Author Nantes Atlantique Handball

More posts by Nantes Atlantique Handball

Leave a Reply